autobus

Le poème ci-dessous est de Françoise Guichard. Très inspirant, il a déclenché une série de contributions sur la liste Oulipo suivant plusieurs contraintes.

Lamento pour bus et métro

Pour aller travailler : tout d’abord prendre un bus
Souvent plein car je ne suis pas au terminus.
Et le réseau parfois est grippé : un virus?
D’où l’impression qu’on a qu’il y a un blocus.

C’est rue de Rivoli que je prends le métro
Pas le temps d’un café sur le pouce au bistro
Je me rue sur le quai illico et presto
Mais parfois sur la ligne, il ya de l’embargo

Et voilà La Défense… en baisse de tonus,
À nouveau l’autobus! C’est mon petit bonus!
Je dors debout, je rime ou lis un prospectus
Si l’attente est longue, là ça sent le hiatus

Et voilà tous les jours, pour aller au labo,
Le parcours accompli, yeux rivés au chrono.
Faut pas se relâcher et garder le tempo
Mais souvent tout va bien, et les ennuis..zéro!

Nous dirons que c’était la ligne 12. Ont suivi:

Autobus ligne 7  (Noël Bernard)

Pour travailler prendre un bus
Souvent car au terminus.
Réseau grippé. un virus?
Impression con : un blocus.

C’est rude, prends le métro.
Pâle café au bistro.
Rue sûre, illico presto
La ligne a de l’embargo.

Et La baisse de tonus,
L’autobus! petit bonus!
Debout rime un prospectus,
Attente lassant l’hiatus.

Toujours aller au labo,
Parcours accompli chrono.
Faut relâcher le tempo.
Souvent tout bien, et zéro!

Autobus ligne 5  (Noël Bernard)

Allez vaillant bus,
Ne suis pas minus.
Réparé virus.
Presqu’île a blocus.

Cerveau que j’ai trop,
Temps cale au bistro:
Russule et pesto
Mais foie ya largo.

Vois l’effet tonus !
Où vole autobus!
Je bouge (rictus)
Tangue sans hiatus.

Elle a l’air poulbot,
Le couple est chrono,
Fort, égal tempo.
Mais vient nuit..zéro!

Alcoolisme aristocratique sur la ligne 2  (Gilles Esposito-Farèse)

Bistrots
de Russes :
gugusses
spectraux !

Qu’au trot
je busse ?
Que j’eusse
gastro ?

Astuce :
je suce
cointreau

de Prusse,
de puces
rétro.

Autobus ligne 24  (Inachevé _ Noël Bernard)

Pouh, râle époux,  ras l’étrave. Hais travail, hais tout : dab, ail et
tout d’abord, porcs. Prendre un brand, r’un. Bu : sus !
Sous vent plains, quart souvent plein, car je ne suis pas jeune. Suis
pas au zoo : termites air minus n’eussent.
Hais leur Esope et leur aise. Oh, parfois égare : foie aigri ripe et un
VIP est un virus  russe.
D’Oullins presse, d’où l’impression qu’on naquit Lion. Con na! qui lia
humble eau qu’eut scille à un blocus.

[…]

Les contraintes sont, pour le Lamento, la contrainte… des transports en commun (strophes rimant en -us ou -o selon le moyen de transport auquel elles se réfèrent); pour les lignes 7 et 5 une réduction exclusivement composée de morceaux de l’initial; pour la ligne 2 une réduction extrême, tout en respectant l’alternance de rimes féminines et de rimes masculines ayant toutes mêmes consonnes d’appui (tr) ; pour la ligne 24 un poème en « tétricosasyllabes » bégayants, tel que si on lui applique un traitement orthophonique on retombe sur le poème de Françoise.
Postés sur la liste Oulipo entre le 11 et le 16 janvier 2013.

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