Journal 2017

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30 décembre : Toast à la bonne année

D’un brin du gui, butin mis sur l’huis, vis surgir
Dix-huit, sur qui luit l’Un, qu’Infini suit, cursif.
Ici finit l’instinct brut, d’ici l’intrus fuit.
Un fil unit tribun, civil, impur, instruit,
Mus d’un flux impulsif, pris du plus mutin kif.
Rit qui du vil humus fit un lis pur issir.

A vous tous je la souhaite, en effet, très bonne !

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21 décembre : L’hiver est là ! Une anagramme :

Solstice d’hiver :
Torches livides.

14 décembre : J’apprends le décès hier de Michèle Léglise-Vian, l’épouse dont Boris Vian fit la Chloé de l’Ecume des jours.

Chloé, l’écho
m’écule l’écume.
Dors ! J’use des jours.

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6 décembre : Mort de Johnny Hallyday. Anagrame :

Jean-Philippe et Johnny sont morts ô nuit cruelle.
Nul jet ni joyeuse strophe : pilonné, il rompt chant.

5 décembre : Mort de Wolfgang Amadeus Mozart il y a 226 ans. 226 est le dixième nombre pentagonal centré. Mozart fut un génie.

15 novembre : Pour une nouvelle édition de La Ronde, échange bimestriel entre blogs, dontle thème est cette fois-ci « lettre(s) » j’ai la joie d’accueillir Giovanni Merloni :

La lettre qui va tout compromettre

Sculptant dans l’écorce d’une fête champêtre
Qu’un rêve m’octroie rien qu’ouvrant ma fenêtre
Ma lettre sincère retrace la trame de mon être.

Chaque lettre de ma lettre je désire te soumettre.
Dans tes légers filets volontiers je m’empêtre
Car enfin dans tes bras je voudrais bien me mettre

Si je traîne mes guêtres oubliant mes ancêtres
Si je mène une vie piètre en me passant des maîtres
Si mes sabots de hêtre arpentent des kilomètres

Rien que pour le bien-être que tu vas me transmettre
C’est au pied de la lettre ce que j’ai à te promettre
Car voyant m’apparaître tu voudras bien l’admettre

Qu’il n’y a qu’un millimètre séparant nos deux êtres
Que ce n’est pas une lettre qui nous fera omettre
De commettre le délit qui va tout compromettre.

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Dans le cadre de La Ronde, voici mon poème « L’e », lui-même accueilli sur le site de Jean-Pierre Boureux :

L’e

Le cercle déferlé de cette lettre belle
Semé, perle de sel, en mes lemmes légers,
Etend l’extrême mètre en mes versets femelles,
En desserre le temps, tel le vent des vergers.

En cette frette, emblème en grecque répété,
J’entends le bercement des gréements, des échelles,
L’enflement des vents d’est, des sternes les crécelles
Et, de jetées en nefs, les fêtes de l’été.

Mes lèvres, tel l’évent de ce cerne éthéré,
Versent l’èbe dément des sentences rebelles.
D’encre, célère penne, en ce scel excentré,
Mets en germe le rêve et les mers éternelles.

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11 novembre : Cette première tentative de tweet à 280 caractères, en ce jour de commémoration, revêt en fait pour moi une toute autre importance :

commémoration

la guerre
ce sont des crimes
des larmes des infamies
se souvenir en ce jour de nos héros
c’est se rappeler que des gens très bien
pour défendre les intérêts suprêmes de la nation
leur ont ordonné de commettre les crimes
de faire jaillir les larmes
d’épouser l’infamie
et de crever

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8 novembre : La longueur des tweets passe à 280 caractères. Ce jour-là j’envoie deux twooshs de 140 caractères chacun, avec le commentaire suivant : « car je pense qu’un restera toujours à 140. Comment s’appellera donc le #280 ? ? Bof, a-t-il quelque intérêt littéraire ?  ». La question, posée sur la liste Oulipo m’a permis, par les réponses de Nicolas Graner et Gilles Esposito-Farèse, de conclure que oui.

Premier twoosh :

Entrouvrir le frigo se verser une bière
S’asseoir en ce fauteuil qui soutient les lombaires
Savourer chaque instant sourire et puis se taire

Deuxième twoosh adressé à Lirina Bloom, qui avait inventé cette forme, un « septuor » ( 140 = 1+4+9+16+25+36+49 retours-lignes compris ) :

à
toi
ô twoosh
cent quarante a
été cet habit de lumière
qu’on ne quitte que le jour dernier
lorsque la poussière recouvre l’or des broderies

Comme toutes mes contributions à twitter on retrouve ces deux textes sur la page « Twilipo  »

20 octobre : Après la prestation télévisée de notre président, voici une exploration de notre catéchisme politique :

ainsi soient-ils

premier de cordée
deuxième d’escouade
troisième de défilé
quatrième de parade
cinquième de procession
sixième de file
septième de queue
huitième de troupeau
neuvième d’exode
dixième de convoi
onzième de peloton
dernier d’exécution

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1er octobre : Comme chaque année le site Zazie mode d’emploi rend hommage à un Oulipien : cette année c’est Frédéric Forte, dont un texte selon la tradition est proposé à la réécriture de chacun. Voici mes premières participations.

Chanson d’évasion

    Désir ! Mortel fauve
branle fort.
    D'un gris hall j’attends...
                Ce merdier
            ça me hante.

    « Toi tu te radines,
            valet criard, pion ingrat,
        prince des chenils,
                et ta face foutrement
        vipérine, funk, gore,
            misérable corps en vrille,
                trop se vend » — Mes nerfs grincent. Non !

                Le disciple baveux
                    part. Fuit, entamé, lésé.
            ( Plus soif des jus tièdes ! )
                    Ho je te vomis l'amibe,
                assez farci ton rictus.

Hippy, cajun, par ces temps durs m'arracher des
            carcans visqueux. Et que j'ose
                    l'orge brun sous le tir des armées.
« Noir, seul, le traître chante
                        choix léger : rester zéro »

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bim !

     crochet gauche              pas appris         danse dernière
                               balle punchée 

respirations infra-minces     décalages petits        mode idéal
                            frottements simples

    visite à deux             nuit accélérée         lumières vues
                         tropicalisme alternatif

                                   il
                                   y
                                   a
                                   un
                                   cable
                                   tendu 

 atlantique traversé          années rétro             noir aimé
                              effet stéréo

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27 septembre : ANGUISH

A mysterious reader from the United States has visited this site 150 times in six days. My fear is that it is a robot, with the risk for this site to have to close in a few days. If this is not the case, I welcome the person whose interest greatly honors me, and I ask her to reassure me by a small message by going to my page « contact ».

Un mystérieux lecteur des Etats Unis a consulté ce site 150 fois depuis six jours. Ma crainte est grande qu’il s’agisse d’un robot, avec le risque de voir ce site devoir fermer d’ici quelques jours. Si tel n’est pas le cas, je souhaite la bienvenue à cette personne dont l’intérêt m’honore beaucoup, et je la prie de me rassurer par un petit message  en se rendant sur ma page «  contact ».

5 septembre : Ca y est, c’est la rentrée !

le cercle d’amis
la place que je retrouve
le bon feu de joie

13 juillet : Bel absent écrit quelques jours après pour un homme que ses idées, et la défense des droits de l’homme, ont conduit à la prison, à l’agonie, à la destruction, à la dispersion en mer.

Quand verbe fort se meurt, chassé par majors grinches,
Quand jusqu’au bout du champ pollen s’effrange au vent,
Frêle, empoigné, voit qi jointer sa grande brèche.

D’un chimérique joug brava les prêtres fous
Bramant qu’hommes jappant devront couler en fange.
Projet d’échevins bruts, que gommer fil de vie.
Cendre, que verse barge au flux, part, jamais lâche.
Fjord, lagon, chaque point des mers élève un chant :
Chemin quitte déjà vers la plage enfin libre.

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4 juillet : In this July 4th, the USA celebrate the « Independance Day». On this occasion several members of the list Oulipo join me to offer a gift to the American People for this special day and to President D. Trump for his first creative and useful initiative. All texts are inspired by the word « Covfefe».

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15 juin : Nouvelle parution de La ronde, échange bimestriel entre blogs. Je suis heureux d’accueillir Guy Deflaux :

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… pendant que Dominique Autrou me fait l’honneur d’héberger mon poème :

L’éternelle rencontre

de rose me remémore
l’essence et je sens flotter
tes mèches frôlées encore
novembre fête l’été

femme rêvée en Serendeep

le vent égrène fêlé
des mots fredonnés en l’ombre
corps contre corps emmêlé
de tes lèvres gemme sombre

femme rêvée en Serendeep

remonte ce temps rebelle
hors de l’enclos envolé
météore de dentelle
en notre orbe désolé

femme rêvée en Serendeep

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ouvrir la page de ce poème sur le site de Dominique Autrousur talipo

12 juin : La nouvelle importante de ce week-end, c’est l’arrivée d’une nouvelle Oulipienne :

Clémentine Mélois

Petite bibliothèque idéale, pour une belle absente qui ne l’est plus.

Quel petit vélo à guidon sobre ai-je fond du hammam ? (1)
Jacob, Ménahem et Gavroche, des équipées féminines (2)
On dit toujours qu’un gars trop bon vomit chaud flan (3)
Les grandes heures vont jusqu’à la félonie. Conte en arbre à palabres (4)
Laids, jamais pris, n’ont qu’un gros cul, hiboux, vils fats (5)
Major trop fatigue club : have lad saque (6)
Les Vrais Champs de joubarbe de l’Afghan qui danse (7)
L’Anarcho-dog que me projettent vos beaufs (8)
Sut par quelque jour d’hiver gambader flic (9)
Johan-Loup fabriqua divagants machins (10)

(1) Georges Perec
(2) Marcel Bénabou
(3) Raymond Queneau (alias Sally Mara)
(4) Paul Fournel
(5) Hervé Le Tellier
(6) Michelle Grangaud
(7) Harry Mathews (trad. Georges Perec)
(8) Pablo Martín Sánchez
(9) Italo Calvino
(10) Clémentine Mélois

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11 avril : Il y a quarante ans mort de Jaques Prévert. Le poème suivant lui est dédié :

l’été

enfermés
percez des fenêtres
entendez les merles les grèbes
et les tendres verves des hères effervescents
sentez le déferlement des vents mêlés de relents de mets et versets de fête

c’est l’été
le gel perd ses dents
et les cercles de fer se fêlent
les terres s’ensemencent germent les blés les fèves

descendez
les degrés sévères
pénétrez ces vergers déments

de Prévert
en des mers de rêve

lève l’encre

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15 mars : Nouvelle édition de La Ronde, échange bimensuel entre blogs. Pour ce jour le thème est « Cuisine » avec un incipit imposé « Ils vont où les oiseaux ». J’accueille avec plaisir un poème de Céline Gouël :

Ils vont où, les oiseaux dans le gris
D’un ciel blanc sur mer vague ?

A table
Sur la digue
Une mouette passive
Attend un poisson
Qui viendrait par l’écume

Ils vont où, les oiseaux dans le froid
D’une heure blanche sur temps gris ?

Tournoiements d’ailes pressées
Plongeons chronométrés
et coups de becs
Pour un poisson pris
Pour cent tous à sec

Ils vont où, les oiseaux dans l’image
D’une grève floue sur silences ?

La mouette immobile
Scrute la vague avare
Attend longtemps
Pour rien
Que le vent

Ils vont où, les oiseaux hors cadre
D’un œil borné sur marées ?

Où bon leur semble
Et libres
Faire cantine
Sans cuisine
Ils volent loin
Le temps de faire passer
Un vague déjeuner.

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Mon poème « La plume et le plomb » a quant à lui la chance de paraître sur le beau site de Guy Deflaux

La plume et le plomb

Ils vont où, les oiseaux qui ce matin rassemblent leur armada, dont tremblent champs, arbres et roseaux ?

Ils vont où, les oiseaux dont le chant, qui serpente en mélopée ardente, s’effile grazioso ?

Ils vont où, les oiseaux quand, de l’affut de branches, le plomb claque en biseau, les fauche et les déhanche ?

Ils vont où, les oiseaux, quand fane cette pousse qui sous la lune rousse entrouvrait son fuseau ?

Ils vont où, les oiseaux qui gisent et hoquètent quand le chien, dans sa quête, ouvre grand son museau ?

Ils vont où, les oiseaux dont l’étourdi paso se calme et, houle sage, rejoint le grand voyage ?

Ils vont où, les oiseaux qu’offre en sa gibecière le colosse en houseaux sur la table fermière ?

Ils vont où, les oiseaux que le soleil aspire hors de ce triste empire de brume et mortes-eaux ?

Ils vont où, les oiseaux dont le fil du ciseau tranche la plume fauve, le cœur, l’artère mauve ?

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Ils vont où, les oiseaux, survolant monts et plaines, sillonnant des réseaux, vers quelle aube sereine ?

Ils vont où, les oiseaux quand valsent sous la hotte couvercles et cocottes en cacerolazo ?

Ils vont où, les oiseaux, virgules plus légères que l’once ou le tréseau, poursuivant leurs chimères ?

Ils vont où, les oiseaux sous le coulis de figue au thym de la garrigue, avec un trait d’ouzo

Ils vont où, les oiseaux loin des havres basaux, que l’espérance entraîne, et l’appel des sirènes ?

Ils vont où, les oiseaux que l’incisive taille, que la canine fouaille, que hument les naseaux ?

Ils vont où, les oiseaux rêvant d’amours sans règles, sans honte, sans préso, de tendresses espiègles ?

Ils vont où, les oiseaux quand le vin se diffuse et la fille confuse sourit au damoiseau ?

Ils vont où, les oiseaux, balbutiants ragazzos dont la course pionnière approche la lumière ?

Ils vont où, les oiseaux, quand s’achève la fête, et qu’au bord de l’assiette se dessèchent les os ?

Ils vont où, les oiseaux, libres de liens causaux, retrouver la rivière enfin qui désaltère ?

8 mars : Journée internationale des droits des femmes.

Traverse le verre
Celle qui lutte révèle
La sève et la flamme

( contribution spéciale à l’Oulipienne de l’année Michelle Grangaud sur )

15 février : Bon anniversaire à Gilles Esposito-Farèse. A la suite de Nicolas Graner, les oulipotes lui manifestent leur attachement. Voici ma contribution :

Intense, aimant fleurir aux étranges projets, f-
acétieux, émérite, au zénith erre Gef.
Ah ces cieux aimés rient. O zen, itère jet. F-
eintant, sème. Enfle rire. Ose être ange pro, Gef !

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10 février : Un tweet de Christiane Taubira ce jour dit «  On casse d’abord du bamboula puis du bougnoul puis du jeune puis du travailleur puis du tout venant».

Les cris de Paris

dans la zone du tout-venant
dans le repaire à bamboula
dans le dortoir à travailleur
on ne trouve que du bougnoul
on ne rencontre que du jeune

on ne peut pas comprendre un jeune
on ne voit pas le tout-venant
on se détourne du bougnoul
on se moque du bamboula
on n’a cure du travailleur

c’est plutôt rustre un travailleur
ça n’a pas de jugeotte un jeune
cervelle d’oiseau bamboula
rien à tirer du tout-venant
plus bas que terre est le bougnoul

il me dérange ce bougnoul
j’en ai marre du travailleur
je méprise le tout-venant
je ne supporte pas le jeune
enlevez-moi ce bamboula

ils vont casser le bamboula
ils vont défoncer le bougnoul
ils décervelleront le jeune
feront plier le travailleur
feront ramper le tout-venant

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4 février : Pour les 117 ans de Jacques Prévert, un palindrome :

Né de là, si rien n’oit à votre ver, Paris étonne si mis en notes. Ira Prévert ovationné : irisa l’Eden.

25 janvier : Mort de Harry Mathews, membre de l’Oulipo. En Hommage

l’attendrissement

celui qui a
lu qui a ri
ravi de ma
prose aurait-ti
fui ne sais où

je me tords le cou
ne restons pas là
je m’en vais chez toi
à portée de tir
toi mon grand ami

tu m’as tendu la main
tu m’as offert un coup
sans aucun autre rite
l’amitié vint sans mal
ton chat fit le trio

ô douleur est-ce une ortie
brusquant ma douce manie
est-ce un dard est-ce une lame
c’est te voir vider ta coupe
t’étendre et sans fin te taire

aujourd’hui ton chemin m’attire
sur lequel s’ouvre la sortie
irai-je seul irai-je en couple
au royaume exempt de demain
trouver l’or caché sous l’émail

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14 janvier : Mort de Jacques Duchateau, dernier membre fondateur de l’Oulipo. En hommage

Le pêcheur à la ligne

Le vieux matelot
tombe du bateau.

Le vieux matelot
pêche au fil de l’eau.
Tombe du bateau.

Le vieux matelot,
la plume au chapeau,
pêche au fil de l’eau
mais un asticot
tombe du bateau.

Le vieux matelot
sort sans son manteau
la plume au chapeau.
Bleu le bel oiseau
pêche au fil de l’eau
chevesne ou chabot
mais un asticot
se tordant le dos
tombe du bateau.

Le vieux matelot
rit quand le cuistot
sort sans son manteau.
Il le suit badaud.
La plume au chapeau
Lui fait un drapeau
Bleu. ( Le bel oiseau
la perdit tantôt
car dans ces roseaux
pêche au fil de l’eau ).
De suave turbot
chevesne ou chabot
dressa les morceaux
mais un asticot
gâta le fricot.
Se tordant le dos
le chef tout penaud
tombe du bateau.

Le vieux matelot
s’endort. Un cabot
rit quand le cuistot
laissant son gigot
sort sans son manteau
pour jeter les os.
Il le suit badaud.
Passe un noir héraut
La plume au chapeau.
Un sombre oripeau
Lui fait un drapeau.
Décharné, sans peau,
bleu, le bel oiseau
pleure : où est sa faux ?
La perdit tantôt
dans le soir falot
car dans ces roseaux
l’ombrage maraud
pêche au fil de l’eau.
Rien qu’un lent clapot
de suave turbot
que suit sans un mot
chevesne ou chabot.
Une ombre là-haut
dressa les morceaux
d’un festin pâlot
mais un asticot
d’un blanc flamenco
gâta le fricot.
Réveillé trop tôt,
se tordant le dos,
mains brassant les flots,
le chef tout penaud,
Jacques Duchateau
tombe du bateau.

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26 janvier : Donald Trump à peine élu se prononce pour permettre à nouveau le recours à la torture. Un poème écrit sous le coup de cette annonce :

le nouveau maître

lâchez les chiens
lancez la meute
voici l’émeute
des bon chrétiens

beaux miliciens
fins thérapeutes
gros apédeutes
torturez bien

la hargne règne
la femme saigne
s’élève un mur

le fric l’emporte
ça cogne dur
et les crocs sortent

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15 janvier : A l’occasion de l’édition de janvier 2017 de « La ronde », échange entre blogs qui a lieu tous les deux mois, je suis heureux d’accueillir Elise :

ronde-janv-17-Jeune-communiante

une inconnue, si lointaine et si proche, la regarder, grave, recueillie, concentrée, lui avait-on dit « attention ! regarde, un petit oiseau va sortir« , des accessoires, chapelet, faire son chapelet, égrener le chapelet, songer au vers de Rimbaud « il égrenait dans sa course des rimes« , le missel, sa belle reliure, cadeau du parrain ou de la marraine, dans les campagnes le seul livre de la maison, même les vides-greniers n’en veulent plus, le voile retenu par une guirlande de fleurs, désormais, à la messe du dimanche ce serait la mantille blanche,la poser sur la chevelure, tout un art, la blanche, avant la noire, celle de l’épousée et de la tête aux pieds l’aube blanche, le corps avalé, un idéal de pureté, une répétition avant-goût de la cérémonie du mariage, disparu un monde ritualisé et avec lui les mots qui le scandaient chapelet, missel, communion, aube

ronde-janv-17-Charles-Haas

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1er janvier : Bonne année pythagoricienne

2017_annee_pythagoricienne

Qu’événements heureux, que fêtes, que rêve et démesure,
Tels rire de premier né, viennent t’emplir de fièvre et t’enivrer :
Matins frais, amis, vin parfait.

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